Zone géographique d'origine: bassin méditerranéens, Océan Atlantique nord Habitat: Océan atlantique et mer méditerranéenne Régime alimentaire: carnivore
Statut de IUCN: Donnée insuffisante (DD) mais considéré en En danger critique d'extinction (CR) par la CICTA (conservation des Thonidés de l'Atlantique) Population sauvage:inconnu et difficile a évaluer
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DESCRIPTION
Le thon est comme le maquereau ou la bonite, un membre de la famille des scombridés. Il a un corps fusiforme. Il possède de fausses nageoires se trouvant entre la 2ème nageoire dorsale et la nageoire anale. Ses longues nageoires pectorales s'étendent jusqu'à la 2ème nageoire dorsale.
Chez le thon blanc, les nageoires pectorales dépassent le début de la seconde dorsale.
Les thons rouges sont des espèces de thons caractérisées par la couleur rouge de leur chair très claire. Il s'agit des plus grosses espèces de thons. Deux de ces espèces sont considérées comme menacée par la surpêche, selon diverses sources.
ZOOLOGIE
On distingue trois espèces de thon rouge dans le monde :
* Le thon rouge du Nord, ou thon rouge de l'Atlantique, ou simplement thon rouge : Thunnus thynnus (classée DD mais en CR) * Le thon rouge du Sud : Thunnus maccoyii (classé en danger critique d'extinction) * Le thon rouge du Pacifique : Thunnus orientalis (DD)
Chaque espèce forme un « stock halieutique » indépendant. Toutes sont surpêchées le plus souvent durant leur période de reproduction où elles se regroupent et donc menacées d'extinction. En 2006, la CICTA a montré que la capacité de pêche de thons rouges en Méditerranée dépasse largement la capacité de production de la ressource.
Poids maximum : 300 (au plus 500 kg) Taille maximale : 2 à 3 mètres Durée de vie : env.15 ans (au plus 30 ans) Période de frai : Juin (Ouest Méditerranée et Atlantique orientale) Ponte : 10 millions d'oeufs pélagiques
MODE DE VIE
Le thon rouge est un poisson océanique (qui s'approche parfois des côtes), grégaire, migrateur et pélagique. Il supporte les grands écarts de température et ce déplace en bancs composés d'individus de tailles similaires. Les oeufs qui mesurent aux environs d'un millimètre, flottent près de la surface jusqu'à l'éclosion qui intervient 2 ou 3 jours après la ponte. La croissance est particulièrement rapide puisqu'à l'age de 3 ans, le thon rouge atteint la taille du mètre. Après la période du frai, ce poisson entame une longue migration vers le nord (Ecosse, Norvège, mer de Barents) où il se nourrit abondamment d'alevins, de harengs et de maquereaux et de méduses.
Le thon rouge vit longtemps (de 20 à 40 ans) et met plusieurs années avant d'atteindre la maturité.
Il est rapide, pouvant atteindre 20 à 30 km/h, et de grande taille, puisque les spécimens les plus grands mesurent plus de 3 m et pèsent plus de 650 kg. Grâce à son sang chaud, il est capable de nager et de chasser dans des eaux très froides. Le thon rouge vit principalement entre deux eaux, c'est-à-dire entre la surface de l'eau et jusqu'à 500 à 1 000 m de profondeur, ce qui lui vaut d'être qualifié de «pélagique».
Il migre sur de longues distances.
Le thon rouge qui se reproduit en Méditerranée devient adulte à l'âge de 4 ans et pond en juin. Le stock de l'Atlantique Ouest commence à pondre vers l'âge de 8 ans.
REPARTITION
Il existe deux stocks principaux de thon rouge dans l'océan Atlantique et en mer Méditerranée. Le stock « Ouest » se reproduit dans le golfe du Mexique et le stock « Est » en Méditerranée.
UN ALIMENT
La chair rouge est très prisée par le marché japonais, pour la confection de sushi et sashimi, notamment la partie ventrale, le thon gras. 80 à 90 % de la production est destinée au Japon. Les Japonais plébiscitent surtout le thon gras et très gras, à savoir le thon provenant des mers froides et non pas des mers du sud.
Aliment toxique ? En raison de sa position dans le réseau trophique,le thon est une des espèces commercialisées qui accumule le plus de mercure, et de plus en plus (sous forme de méthylmercure essentiellement) et de composés organiques polluants solubles dans le gras ou la chair. Selon les analyses d'Ifremer, le mercure total varie de 0,84 à 1,45 mg/kg poids/poids (moyenne 1,17 mg/kg) chez le thon germon et de 0,16 à 2,59 mg/kg (moyenne 1,18 mg/kg) chez le thon rouge.
* Dans 78,6% des thons germon et dans 61,1% des thons rouges le mercure total excède la teneur maximale fixée par la Décision de la Commission européenne (1 mg/kg sur poids humide) . * Chez ces deux espèces, le mercure est essentiellement sous la forme méthylée (la plus toxique, et présente dans la chair et non dans le gras), avec des pourcentages 77 à 100% (moyenne 91,3%) de mercure méthylé par rapport au mercure total chez le thon germon et de 75 à 100% (moyenne 91%) chez le thon rouge . * La quantité de mercure ingérée hebdomadairement pour un consommateur moyen dépasse largement le seuil d'ingestion Hebdomadaire Tolérable Provisoire (IHTP) établie pour les deux espèces par l'OMS . Ce mercure est particulièrement dangereux pour les femmes enceintes et plus exactement pour leur fœtus ou embryon qui y sont très sensibles. * De plus, la partie la plus prisée par les japonais n'est pas la partie ventrale qui se sert en tranches de sashimi, mais la chair se trouvant directement au contact de l'arrête centrale du poisson, une chair extrêmement grasse (la plus susceptible de contenir certains polluants solubles dans le gras tels que HAP, PCB, dioxines, furanes, etc.).
PECHE ET SURPECHE
À la fin des années 1980, les stocks de Thon rouge du Sud, dans lesquels les Japonais puisaient, se sont effondrés. La pression de pêche a alors été reportée vers le thon rouge de l'Atlantique, surtout pêché en Méditerranée où il vient se reproduire.
On estime que 80% des ressources de thon rouge de l'Atlantique a disparu des années 1990 à 2010. L'élevage de ce poisson pose également de sérieux problèmes écologiques ; Il faut 15kg de poissons sauvages (réduits ensuite en « farine ») pour nourrir 1 kg de thon rouge, ce qui menace l'équilibre écologique de certaines régions (les côtes sénagalaise et sud-américaines, principalement) et en ruine l'économie locale. Au rythme de régression des années 2000, le thon a l'état sauvage serait amené à disparaître aux alentours de 2050.
Le thon rouge est pêché par l'ensemble des pays du pourtour méditerranéen auxquels se joignent un grand nombre de bateaux d'autres pays.
Il est capturé selon différentes méthodes : madrague, palangre, senne coulissante, canneur à appât et canne.
C'est l'espèce de thon rouge la plus pêchée, et, selon la CICTA et les organisations écologiques, ses stocks sont menacés d'effondrement. En 2009 l'UICN écrit que « les récentes prises ont été quatre fois supérieures au maximum recommandé par les scientifiques pour éviter l'effondrement de la population, avec les sennes flottantes opérant dans la Méditerranée, capables de capturer au moins 54 000 tonnes, sans tenir compte de la capacité d'autres engins de pêche ».
C'est un poisson très prisé, notamment sur le marché japonais, qui représente 80 % des ventes globales (utilisation dans les sushis et sashimis). Le thon rouge est le poisson le plus cher au Japon. Acheté entre 5 et 10 € le kilo aux pêcheurs français, il est revendu après engraissement au minimum 30 € le kilo. En fin d'année où sont vendus les plus beaux spécimens son prix peut atteindre 70 € le kilo.
CAPTURES AUTORISÉES
La commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT) fixe les quotas de pêche.
En 2008, la surpêche de ce thon n'est plus niée par les États. Le quota européen n'a été réduit que de 28 500 t en 2008, à 22 000 t en 2009 et 19 950 t en 2010 (et il pourrait passer à 18 500 t en 2011 après évaluation de la situation en 2010).
Captures autorisées :
* en 2007 : 29 500 tonnes, * en 2008 : 28 500 tonnes, * en 2009 : 22 000 tonnes , * en 2010 : 13 500 tonnes (des captures autorisées de 19 950 tonnes étaient initialement prévues mais elles ont été revues en novembre 2009). * en 2011 : 18 500 tonnes.
Selon certains scientifiques et organisations, ces quotas seraient cependant insuffisants pour sauver l'espèce, ceci pour deux raisons : d'une part en raison de leur niveau et d'autre part, de leur non respect.
STOCK de THUNNUS THYNNUS
Cela concerne le thon rouge de l'Atlantique et surtout de Méditerranée. C'est l'espèce la plus pêchée, et, selon la CICTA et les organisations écologiques, ses stocks sont menacés d'effondrement.
Le 9 septembre 2009, la Commission européenne propose au pays de l’UE de soutenir une interdiction mondiale de son commerce, en demandant l'inscription du thon rouge de l'Atlantique sur l'annexe I de la CITES (à l'initiative de Monaco). La position de l'UE sera réexaminée avant la réunion de la CITES en mars 2010 pour tenir compte des données scientifiques les plus récentes ainsi que des décisions adoptées lors de la réunion annuelle de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) qui s'est tenue en novembre 2009.
Début 2010, la France a pris officiellement position pour l'interdiction du commerce international du thon rouge de Méditerranée (Thunnus thynnus) (mise en annexe I de la CITES), mais en demandant un délai de 18 mois pour la mise oeuvre de cette mesure (maintien de la pêche "côtière" avec 10% des quotas de pêche durant 18 mois). Greenpeace et d'autres ONG environnementale estiment de leur côté ce délai trop long, car selon les évaluations du comité scientifique de l'ICCAT, il ne reste aujourd'hui que moins de 15% de la population d'origine, ce qui met l'espèce en position très critique, ne serait-ce que du point de vue de l'effondrement de sa diversité génétique (facteur de résilience écologique si l'on souhaite une reconstitution rapide des populations). Selon le WWF, qui dénonce une surpêche massive aggravées par les activités illégales, le thon rouge pourrait disparaître de la Méditerranée d'ici 2012.
Malgré les pressions du Japon, à Genève, le 5 février 2010, la CITES (chargée pour l'ONU de la gestion de la commercialisation ou interdiction de commercialisation des espèces en danger), s'est finalement dite favorable à une interdiction générale du commerce de thon rouge ; cette proposition devant être étudiée lors de son Assemblée de mars 2010 et confirmée dès la réunion des 175 Etats membres de l'organisation du 13 au 25 mars 2010 à Doha.
La proposition d'interdire le commerce international du thon rouge de l'Atlantique a été rejetée jeudi 18 mars lors de la réunion de la Convention sur le commerce à Doha. La proposition a été rejetée par 68 voix, contre 20 favorables et 30 abstentions. La proposition européenne, qui prévoyait un délai d'inscription à l'Annexe I, a également été rejetée par 72 voix contre 43 pour et 24 abstentions.
La CITES
La CITES est la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. Elle est aussi appelée Convention de Washington. C'est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.
* L'Annexe I comprend toutes les espèces menacées d'extinction. Le commerce de leurs spécimens n'est autorisé que dans des conditions exceptionnelles.
* L'Annexe II comprend toutes les espèces qui ne sont pas nécessairement menacées d'extinction mais dont le commerce des spécimens doit être réglementé pour éviter une exploitation incompatible avec leur survie.
LA FIN DU THON ROUGE ?
Alors que la France devait décider le 12 janvier de la mise du thon rouge en Annexe I de la liste CITES qui recense les espèces protégées, nous sommes toujours en attente de la position du gouvernement. Nicolas SARKOZY lors d'un discours en juillet avait affirmé ce choix, Jean-Louis BORLOO a déclaré récemment qu'il n'envisageait pas d'autre solution mais Bruno LE MAIRE ministre de la pêche n'y est pas favorable. Le commissaire européen à la pêche non plus. Le président devra trancher.
80% des stocks des stocks de thons rouges ont été pêché en mer Méditerrannée et en Atlantique ! La population d'adultes a été décimée en 20 ans. La France, très prolixe pour donner des conseils aux autres quand il s'agit de stopper le massacre des éléphants en Afrique ou pour demander l'arrêt de la déforestation, saura-t-elle se positionner et décider enfin l'arrêt du pillage de nos ressources halieuthiques par une petite communauté de pêcheurs irresponsables dont le seul objectif est le profit à court terme pour remplir des frigos japonais ?
De grands noms de la distribution française comme Auchan ou Carrefour se sont engagés depuis quelques temps à ne plus distribuer le thon rouge. De grands noms de la cuisine française les rejoignent et ne le propose plus au menu notamment les cuisiniers des Relais et Châteaux.
Le 21ème siècle sera-t-il le dernier ou l'on peut encore trouver des poissons sauvages ? La revue américaine Science Magazine prédit la quasi disparition des espèces sauvages pour les années 2050 !
La mer méditerrannée voit actuellement le phoque moine disparaître alors qu'il était très présent sur les côtes françaises et le développement des méduses faute de prédateur dont fait partie le thon rouge...
Le thon rouge est-il en quelque sorte devenu le « panda des mers » sur les plans écologique et médiatique ?
un question/reponse de rue89 sur le thon rouge avec 2 specialistes Alain Fonteneau (I.R.D.) et François Chartier (Greenpeace) ici
Petite vidéo sur les fermes d engraissement des thons rouges en mediterrannée
Source: wikipedia, webplongée, rue89 et autre pdf
Rédaction:Mystfiz
THON ROUGE: Thunnus thynnus
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