GAGOU : Rhynochetos jubatus

CAGOU

Son nom vient des autochtones qui lui auraient donné en raison de son cri "KAGU" ressemblant à l'aboiement d'un chien. Il est l'emblème de la Nouvelle-Calédonie et annonce le début et la fin des émissions de Radio-Nouméa par son chant.


DESCRIPTION ET MODE DE VIE

Le Cagou est endémique à la Nouvelle-Calédonie et est le seul représentant de sa Famille: les Rhynochétidés. Il vit dans les forêt denses humides entre 100 et 1400m d'altitude. Il vit en couple sur un territoire de 5 à 30 hectares. Il est d'une couleur bleu-gris clair, ses ailes sont blanches rayées gris foncé, ses yeux rouges et mesure environ 60cm pour 850 à 1000g. C'est un oiseau qui ne vole pas, l'absence de prédation avant l'arrivé de l'homme et de mammifères comme les chats, les chiens, les cochons sauvages... avait rendu le vol comme un dépense énergétique inutile.

Le Cagou est un oiseau diurne, dès le lever du soleil le couple chante afin de signaler sa présence sur son territoire. Sa journée est principalement occupée par la recherche de nourriture qui est essentiellement composée d'insectes, de vers de terre, d'escargots, d'araignées, de petits lézards et de geckos ... son plat préféré étant les vers de bancoul (la larve d’un coléoptère “lucane”). Sa très bonne vue binoculaire lui permet de repérer aisément ses proies, il se tient droit, immobile, une patte repliée, à l'affut du moindre bruit ou mouvement. Il capture sa proie d'un coup de bec rapide. Si celle-ci se serait par chance cachée sous des feuilles ou dans le sol, le Cagou enlève une à une les feuilles et brindilles qui le séparent de sa proie ou creuse le sol.

Face à un intrus sur son territoire, le Cagou adopte un de ces deux comportements:
- il fuit très rapidement et se cache, déploie ses ailes en éventail sur sa tête lui offrant un camouflage..
- si il à un poussin: il entame une parade d'intimidation en écartant largement les ailes.


Le soir venu, le Cagou se perche sur une branche basse ou un tronc pour la nuit. En climat froid lié à l'altitude ou la saison, il préfèrera passer la nuit abrité.


REPRODUCTION

Il n'existe pas de dimorphisme entre mâles et femelles, seul leur chant peut les différencier. Le chant du mâle est composé de 10 à 12 syllabes alors que celui celui de la femelle seulement de 5 à 7 syllabes. La maturité sexuelle se serait atteinte vers 2 ans.

A basse altitude, dès le mois de juin, les couples commencent leur cycle de reproduction. Ce cycle commence par une parade nuptiale. Le mâle et la femelle se placent face à face, la huppe gonflée, les ailes gonflées et tournent l'un autour de l'autre rapidement. Cette danse, plusieurs fois répétée peut être suivie d'accouplements. Trois semaines plus tard, le couple se met à la recherche d'un lieu où faire le nid. Ce dernier sera sommairement constitué, à même le sol de feuilles mortes et de branches sèches quelques jours avant la ponte et mesurera environ 35cm de diamètre.

La femelle pond un oeuf unique par an. Il est tacheté de différents tons de rouge, brun et bleu sur un fond crème et mesure 60mm de long pour 52gr. Durant les 35 jours d'incubation, le couple va se relayer la couvaison aux alentours de midi.


A sa naissance, le poussin est d'une couleur feuilles mortes qu'il perdra totalement seulement vers 2 ans. Il commencera à s'aventurer hors du nid dès la fin de la première semaine. jusqu'à 6 semaines il passera la nuit blotti contre l'un de ses parents, par la suite il se perchera comme ceux-ci. Les parents le nourrissent de vers et insectes jusqu'à 15 semaines, il sera ensuite apte à se nourrir seul. Il restera avec ses parents plus d'une année puis quittera le territoire de ses parents pour chercher a son tour un partenaire.


COMMENT L'OBSERVER?

Où ?
- Forêt humide du Parc de la Rivière Bleue
- Parc Zoologique et Forestier "Michel Corbasson"
- Nouméa

Quand ?
Toute l'année

Comment ?
Il n'est pas aisé d'observer des Cagous. C'est le matin, à l'aube, qu'il est le plus facile de les repérer grâce à leur chant.


CONSERVATION

Des scientifiques ont trouvé des ossements d'une autre espèce de Cagou, plus grande que le Cagou que nous connaissons. Il aurait disparu peu de temps après l'arrivée de l'homme.

En 1991 , la population était estimée à 654 individus : le Cagou est donc une espèce menacée. Classé dans l'annexe I de la convention de Washington sur le commerce des espèces menacées (CITES), le Cagou est entièrement protégé ; il ne peut en aucun cas être commercialisé. Sa chasse, sa capture et sa détention sont interdites en Nouvelle-Calédonie.

Habitant des forêts denses humides, le Cagou voit son lieu de vie perturbé par les activités humaines. Les pistes et plates-formes qui entaillent les massifs forestiers peuvent constituer des barrières infranchissables et amènent leur flot de dégradations : hommes, feux, chiens, chats, rats ...A présent répartis en
petites populations isolées dans les derniers massifs forestiers primaires, les Cagous sont très vulnérables. Il est urgent pour leur survie d'entreprendre, comme au Parc de la Rivière Bleue dans le sud de la grande terre, un programme de mise en réserve et de gestion avec élimination des prédateurs dans les zones les plus
favorables à la du Cagou.

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