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 PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus

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Mystfiz
Espèce survivant à l'état captif
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Mystfiz


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MessageSujet: PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus   PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus EmptyMar 11 Mai - 15:57

PAPILLON MONARQUE ET MIGRATION


PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus ConservationpapillonmonDANAUS PLEXIPPUS

Ordre: Lepidoptera
Famille: Nymphalidae
Genre:Danaus

Zone géographique d'origine: continent nord américain(Canada, Mexique)et Australie, Europe, nouvelle Zélande, nouvelle guinée, iles Canaries
Habitat: Terres agricoles abandonnées, bordure de routes et autres aires ouvertes.
Régime alimentaire: Nectarivore

Statut de IUCN: le papillon monarque n est pas classé mais la migration de ceux est en liste rouge (En danger: EN)
Population sauvage:environ 100 a 150 millions (2010)
PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Carte
cliquez image pour agrandir

Explications:

Bien que le papillon monarque (Danaus plexippus) ne soit pas considéré en danger de disparition, sa migration qui le voit traverser le continent Nord-américain en fait une espèce emblématique sur laquelle le Canada, les Etats-Unis et le Mexique veillent.
Considérée unique dans le monde des insectes, sa migration le voit en effet quitter le Canada d’août à octobre, en groupes de millions d’individus, pour aller hiberner au Mexique, avant d’entamer sa remontée vers le Nord au printemps (1), où plusieurs générations de papillons monarques nés en chemin arrivent progressivement.
Cette migration, dite multigénérationnelle, sur plusieurs milliers de kilomètres deux fois par an, le rend particulièrement dépendant du bon état des habitats qui se trouvent sur son trajet. Dans ce cadre, seule une coopération entre les 3 Etats Nord-américains peut permettre au monarque d’affronter les multiples problèmes qui jalonnent son périple.

IDENTIFICATION:

Papillon diurne
- ailes orangées couvertes d'écailles
- nervures et une bordure noire
- points blancs sur la bordure des ailes
- tête et thorax noirs tachetés de blanc
- yeux sphériques et bombés
- antennes aux extrémités légèrement renflées
- trompe suceuse pour aspirer
- pattes poilues à extrémité griffue
- pattes antérieures qui permettent de goûter

Chrysalide vert émeraude
- taches dorées sur les lignes de fracture
- texture lisse
- suspendue la tête en bas à la plante hôte

Chenille rayée transversallement de noir, de jaune et de blanc
- deux paires de filaments noirs à l'avant et à l'arrière du corps.

SEXE:
Taches noires sur les ailes postérieures du mâle
PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Ph12

Nervures plus larges sur les ailes de la femelle
PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Ph11

HABITAT:
Prairies, champs d'asclépiades
Besoin de temps chaud et ensoleillé

Les monarques peuvent vivre là où pousse l’asclépiade. Les larves de monarques, ou chenilles, se nourrissent exclusivement de feuilles d’asclépiade. Dans l’Est du Canada, la plante principale qui contribue à la croissance du monarque est l’asclépiade commune (Asclepias syriaca). L’asclépiade commune pousse généralement sur des terres agricoles abandonnées, le long des routes et dans d’autres aires ouvertes où des espèces de mauvaises herbes abondent. Dans l’Ouest du Canada, la belle asclépiade (Asclepias speciosa) est la plante hôte primaire des larves.

UN CYCLE BIEN PARTICULIER
Les papillons ont différentes formes, couleurs et tailles, mais ils ont tous un point en commun : leur vie se divise en quatre étapes distinctes. C'est d'abord un oeuf d'où sort une chenille. Puis la chenille se transforme en chrysalide. Enfin, émerge un magnifique papillon.

LA PLANTE NOURRICIÈRE:
Chaque printemps, le Monarque est irrésistiblement attiré par une plante sans laquelle il semble ne pas pouvoir vivre : l'asclépiade. C'est à cause de la forme de ses fruits qu'on surnomme la plante "petit cochon". Toutes les parties de la plante renferment un liquide blanc et collant, le latex. La chenille en broyant ses feuilles et le papillon en aspirant la sève de sa tige ingurgitent ce produit toxique qui leur donne un goût amer.

PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Ph01

UNE ODEUR ATTIRANTE
C'est dans une région où abonde l'asclépiade que les monarques se reproduisent. Voletant dans les prairies, les femelles sécrètent des phéromones à l'odeur puissante qui attirent les mâles de l'espèce. La femelle se pose sur une feuille et les deux partenaires s'accouplent tête-bêche. Ils restent ainsi, longtemps unis, souvent pendant une heure. Le mâle dépose un spermatophore dans la bourse copulatrice de celle-ci.

NAÎTRE SOUS UNE FEUILLE
Quinze jours à trois semaines après l'accouplement, les ovules arrivent à maturation. La femelle choisit avec soin le lieu de la ponte. C'est toujours une feuille tendre de l'asclépiade dont les chenilles raffolent. Elle dépose alors un à un les œufs sous l'envers de la feuille et les colle avec une sécrétion gluante.

PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Oeuf3

DES DEBUTS MODESTES
Une femelle de monarque est capable de déposer, en divers milieux de ponte, plus de quatre cents œufs. De la taille d'une tête d'épingle, ils sont de couleur verdâtre et ont la forme d'un dôme aplati orné de nervures très prononcées.

UNE CHENILLE GOURMANDE
Entre 21°C et 32°C, il faut trois à quatre jours pour que les œufs éclosent. La larve ronge alors sa coque pour y puiser des éléments nutritifs. À sa naissance, la chenille mesure environ 1,9 mm de long. Elle est de couleur claire à l'exception de la tête et des ébauches de pattes qui sont noires. Sortie de l'œuf, elle s'attaque ensuite aux feuilles tendres de la plante nourricière.

PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Ph02

UNE LARVE FÉROCE
Le stade larvaire correspond dans le cycle du papillon, à une période de nutrition forcenée. Pesant 54 mg à sa sortie de l'œuf, la chenille de monarque va gagner quelque 1 500 mg en une quinzaine de jours. La chenille de monarque subira cinq mues successives pour devenir une chenille adulte. Une pigmentation, d'un jaune zébré de noir et de blanc, servira de couleurs d'alerte destinées à avertir les prédateurs de sa toxicité.

DE LA CHENILLE A LA CHRYSALIDE
Pour effectuer sa dernière mue, la chenille choisit un support et tisse un coussinet de soie, puis s'y suspend la tête en bas, par les pattes anales. Suspendue à cet amas de soi par de petits crochets, elle se transforme graduellement en chrysalide dont le corps est partiellement sortie du manchon.

PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Ph04

UNE NYMPHE MYSTÉRIEUSE
Cette dernière phase de la transformation du monarque est une véritable métamorphose. La chrysalide devient une nymphe pour donner naissance au papillon adulte. La nymphe reste dans la chrysalide entre 8 et 15 jours au moins. La chrysalide devient peu à peu transparente. Elle prend souvent une teinte bleu opaque à cause des inclusions d'air dans la cuticule.

UN SURPRENANT TOUR DE MAGIE:
Quand le papillon éclot, il sort d'abord sa tête et ses pattes, puis ses ailes molles et chiffonnées. Il met alors toute son énergie à se retourner et à se suspendre à la cuticule de la chrysalide le temps que les ailes sèchent et durcissent. Le Monarque prend alors son envol.

UN GRAND VOYAGEUR:
Largement répandu dans le monde, le Monarque est plus particulièrement fréquent en Amérique du Nord où il effectue de grandes migrations. Durant juillet et août, il se rencontre au nord des États-Unis et au Canada. Dans leurs lieux d'hivernage, on les retrouve au Mexique, en Californie et en Floride .

PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Papillonmonarqueauprint

LE ROI DES PAPILLONS:
Il convient de nommer le Monarque le roi des papillons. Parcourant son royaume, on retrouve le Monarque le long des routes, dans les prairies et les champs. Le Monarque a besoin d'humidité et de chaleur pour vivre. Il s'installe près des points d'eau ou dans des régions à forte rosée matinale. Il passe la nuit dans un arbre ou dans un buisson.

UN VAGABOND HEUREUX
Sauf pendant le temps de l'accouplement, chaque papillon vit solitaire. Il peut parcourir plusieurs kilomètres par jour, voletant sans but au-dessus des champs et des prairies en quête de sa nourriture. S'il trouve de l'asclépiade en fleurs, le Monarque la préférera à toute autre fleur. On le voit souvent voleter avant l'orage. On dit qu'il annonce le mauvais temps.

LA TROMPE A NECTAR:
À la différence de sa chenille, l'adulte ne broie pas les feuilles; il ne fait qu'aspirer avec sa trompe le nectar des fleurs et le suc des feuilles et des fruits. Au repos, elle est enroulée sous la tête du papillon. Quand il veut s'en servir, il la déroule par un afflux d'hémolymphe (sang des invertébrés) qui accroît la pression sanguine dans cet organe.

L'ALIMENTATION
L'alimentation du monarque adulte est beaucoup plus diversifiée que celle de sa chenille. Aspirant suc ou nectar avec sa trompe, il se nourrit lui aussi de laiteron vénéneux, mais apprécie les fleurs et les fruits de diverses plantes non toxiques. Le nectar sucré, transformé en graisse, sert de réserve de carburant pour la migration.

MIGRATION D'AUTOMNE
Vers septembre, les monarques commencent à se regrouper et à voler en direction du sud-ouest. Tout au long du chemin, ils butinent à droite et à gauche : c'est le vol distrait. Se gavant de nectar, ils vont multiplier leur poids par six avant d'arriver sur les lieux d'hivernage au Mexique, en Californie et en Floride.

SUR LA ROUTE MIGRATOIRE
Cela ne les empêche pas de parcourir quelque 25 à 35 km par jour et de pouvoir faire face à des vents contraires de 15 km/h. Le Monarque est capable de couvrir plus de 2 000 km à raison de 30 km/jour.

L'HIVER AU SUD
D'une année à l'autre, les nouvelles générations suivent toujours les mêmes voies, se posent toujours la nuit sur les même arbres, se regroupant en agglomérats sur les mêmes eucalyptus ou les mêmes pins où avaient séjourné leurs ancêtres. C'est la vie grégaire. Les monarques restent ainsi groupés tout l'hiver, ne se livrant à d'autre activité qu'au nourrissage.

VOL DIRECTION POUR LE NORD
Fin février, commence la migration printanière du Monarque vers le nord. Femelles et mâles volent en groupes séparés, vite et haut, jour et nuit, sans se nourrir.

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PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Monarchwanderungklein

UN PAPILLON DE MAUVAIS GOUT
Par l'éclat de ses ailes colorées, le Monarque est certes un très beau papillon mais il n'est pas très appétissant. Il acquiert un goût amer parce qu'il absorbe une substance chimique produite par l'asclépiade, une plante dont il se nourrit tout l'été. Les oiseaux insectivores savent qu'il ne faut pas toucher aux papillons noirs et orangés; ils sont vénéneux!

UN SEUL PRÉDATEUR
Seule une souris raffole du monarque vénéneux. Si les insectivores évitent le plus de toucher au Monarque, il est cependant une souris mexicaine, Peromyscus melanotis, qui en raffole. Lorsque, dans les zones de montagnes, la température frôle 0 °C la nuit, les monarques sombrent dans la torpeur et tombent souvent des arbres. La manne est si abondante que la souris effectue aussi une migration pour venir profiter des proies. Les pertes infligées aux monarques par cette souris ne sont cependant pas assez importantes pour nuire à la survie de l'espèce.

UN SOSIE PROFITEUR
Protégé des prédateurs par son goût détestable et ses couleurs d'alerte sur les ailes, le Monarque a suscité des imitateurs. Ainsi, un autre papillon, le Vice-roi qui est plus petit de taille a les mêmes ornements alaires que le Monarque. C'est d'abord par sa coloration, ses dessins et son vol identique à celui du Monarque que le Vice-roi lui ressemble. Mais, contrairement à lui, il n'est pas toxique. C'est le principe du mimétisme selon lequel l'espèce modèle est vénéneuse tandis que l'espèce mime, de couleur identique, est comestible.

DANGER CLIMATIQUE
Le Monarque craint le froid, le vent et la pluie. Le papillon invertébré à sang froid est incapable de maintenir une température corporelle constante, et les basses températures l'immobilisent complètement. Au-dessous de 10°C, il a du mal à voler; au-dessous de 4°C, il est incapable de bouger. Les vents violents détournent parfois les papillons de leur but de migration.

PROTECTION OU AMOUR
À la fin de l'été, les monarques vivant sur la côte ouest des États-Unis quittent lentement l'Alaska pour migrer vers le nord de la Californie, au sud de San Francisco. Ils arrivent chaque année en grand nombre et se posent sur les mêmes arbres que leurs ancêtres. Les habitants de Pacific Grove aiment tellement ces visiteurs qu'ils ont voté une loi qui stipule que faire du tort au papillon ou détruire les arbres sur lesquels ils se reposent est passible d'une amende de cinq cents dollars.

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LA MIGRATION

LE LONG PÉRIPLE DU ROI DES PAPILLONS

Le somptueux monarque, du Québec au Mexique, effectue un trajet migratoire unique. Des chercheurs de l'Insectarium de Montréal participent aux études en cours sur cet étonnant lépidoptère.

Qu'est-ce qui est orange, noir et blanc, passe au-dessus des montagnes les plus élevées sans faire le moindre effort, pèse moins d'un demi-gramme et peut faire ployer les arbres?

La réponse, au cas où vous ne l'auriez pas deviné: le danaus plexippus, mieux connu sous le nom de monarque. Ce papillon, l'un des plus illustres de la famille des lépidoptères nord-américains, est sans contredit le favori de la population québécoise.

Rares sont les personnes qui n'ont pas pris le temps de contempler le vol lent et majestueux de cette merveille diurne, qui peut être aperçue en train de butiner dans nos champs de juin à septembre.

Lorsque s'amènent les rigueurs de l'automne, ces créatures orangées, aux ailes nervurées de noir et tachetées de blanc, cessent de se donner en spectacle et entament un long périple vers le sud pour rejoindre leur refuge d'hiver.

Car les monarques que l'on retrouve sous nos latitudes ont la particularité d'être des migrateurs. Et non des moindres! Lorsque se termine leur cavale de deux mois et demi, ils auront parfois traversé près de 4000 kilomètres.

Seule la dernière génération, soit celle née vers la fin de l'été, entame le voyage, après avoir préalablement constitué des réserves de graisse appropriées. Ce sont les baisses de luminosité et de température qui constituent les signaux de départ. Les générations précédentes vivent en général de 1 à 3 mois.

Le vent constitue un précieux allié pour faciliter le voyage. Ce papillon, véritable maître-planeur, se laisse souvent porter par les courants aériens ascendants afin de bondir au-delà des montagnes et des grands édifices. Fort de sa bonne entente avec Éole, il peut maintenir une moyenne de 32 km/h sans dépenser plus d'un p. cent de l'énergie qu'il a stockée au départ.

Sa destination, comme pour les autres membres de l'espèce venant de la côte est: le Mexique. Et, plus particulièrement, une région forestière de plus de 4000 hectares située au nord du Michoacan, en bordure des hautes montagnes du plateau néo-volcanique mexicain. Les populations de monarques qui vivent dans les vallées de l'ouest américain migrent plutôt vers le sud-ouest afin de profiter du climat moins rigoureux de la côte californienne.

Des scientifiques prétendent que de 100 à 200 millions de monarques se déplacent ainsi vers des lieux plus cléments chaque année.

Certaines zones de la région prisée du Mexique subissent alors une incroyable transformation. La végétation est submergée par une marée orange. Cyprès, pins et grands sapins, qui abondent sur le site, s'ornent d'imposants amas de papillons.

«Parfois, la concentration de monarques est si importante que les arbres ploient sous le poids», explique Élaine Boileau, biologiste à l'Insectarium de Montréal. Pas mal pour un insecte qui ne pèse à peine qu'un demi-gramme. À certains endroits, le sol se recouvre d'un tapis animé qui peut atteindre jusqu'à 10 centimètres d'épaisseur.

Et pourquoi cette région plutôt qu'une autre? Parce qu'il s'agit en fait d'un endroit idéal pour l'hibernation des papillons, explique Mme Boileau. Ils sont protégés des grands vents et soumis à des températures et des taux d'humidité qui permettent de minimiser leurs dépenses énergétiques», dit-elle.

Au mois de mars, la longueur croissante des journées et les températures moins rigoureuses tirent graduellement les monarques de leur torpeur. Leurs organes sexuels, dont le développement avait été stoppé au moment de la migration, se forment et permettent l'accouplement.

Puisque les mâles meurent en général peu de temps après avoir assuré leur descendance, ce sont les femelles qui entament la lente remontée vers le nord en suivant le rythme de floraison des plantes de la famille des asclépiadacées, où elles pondent un à un leurs oeufs.

Quatre ou cinq générations de monarques se succèdent ainsi avant d'atteindre le Québec, les femelles qui proviennent de la population migratrice initiale franchissant rarement plus de 1500 kilomètres. «C'est arrivé à quelques reprises que l'une d'elles revienne à l'endroit de sa naissance, mais il s'agit d'un exploit vraiment exceptionnel», explique Mme Boileau.

Le monarque, estime la biologiste, pourrait être un «papillon tropical opportuniste» qui serait graduellement monté vers le nord afin de disposer d'une quantité accrue de plantes nourricières.

D'autres questions importantes restent cependant en suspens quant au comportement migratoire observé. Il est bien difficile, par exemple, de savoir comment s'orientent les papillons. Plusieurs hypothèses, allant de la boussole interne au capteur de champ magnétique terrestre, ont été avancées mais aucune réponse concluante n'a encore été trouvée.

Autre casse-tête: comment les nouvelles générations de monarques, qui n'ont jamais connu les lieux d'hibernation, savent-ils les situer et identifier le chemin à suivre? «L'information doit être codifiée au niveau génétique», avance Mme Boileau.

Le comportement migratoire des monarques est cependant loin de constituer le seul trait de caractère original de cette surprenante espèce.

Le monarque bénéficie par exemple d'un système de défense singulier, qui est attribuable aux asclépiadacées. Ces plantes, dont dépend entièrement la chenille du monarque, synthétisent des substances toxiques pour les vertébrés. La chenille, qui a développé la capacité de stocker dans son corps ces produits sans être elle-même empoisonnée, devient donc à son tour toxique.

Et ce, au grand dam des prédateurs. Lorsqu'un oiseau tente d'avaler un monarque, il le recrache aussitôt en réaction à son goût désagréable. Il est ensuite porté à vomir à plusieurs reprises. Une expérience qu'il ne souhaitera pas répéter par la suite. La couleur vive du papillon joue ici un rôle important puisqu'elle constitue un rappel visuel que les prédateurs repentants associeront par la suite à un aliment non-comestible.

Un autre papillon, le mimique, qui est parfaitement comestible, imite d'ailleurs la coloration, les dessins et le vol du monarque afin de tromper ses prédateurs.

Ce phénomène, dit de mimétisme batésien, n'est pas rare dans le monde des insectes. «Il existe même des mouches qui imitent des guêpes, vivent dans un guêpier et mangent la nourriture qui leur est offerte sans jamais être importunées», souligne Mme Boileau.

Efficacement protégé des prédateurs, le monarque n'a donc que peu de choses à redouter de la nature. Le principal danger, comme pour beaucoup d'espèces, vient plutôt de l'activité humaine. Les asclépiadacées poussent dans des milieux ouverts qui sont menacés par le développement économique. Leur population pourrait diminuer considérablement dans les années qui viennent, ce qui aurait un impact certain sur le développement des monarques.

Pour l'instant, les membres de l'espèce sont plus concernés par une nouvelle odyssée vers le Mexique. Si vous en apercevez un dans les jours qui viennent, ayez la délicatesse de lui souhaiter bonne route!

PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus Monarcas

LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE EN QUÊTE DE RÉPONSES


Le comportement migratoire des monarques, qui demeure encore aujourd'hui auréolé de mystères, suscite depuis longtemps l'intérêt de la communauté scientifique.

Le docteur Fred Urquhart, célébre zoologiste de l'Université de Toronto, fut sans doute l'un des plus fervents explorateurs des habitudes de cette espèce singulière. Ce fut lui qui fonda en 1952 l'Insect Migration Association, un ambitieux programme basé sur l'étiquetage et la recapture des monarques, qui lui permit de définir les routes migratoires du papillon. Ce fut également Urquhart qui «découvrit» en janvier 1975 les sites d'hibernation au Mexique. «Que les Mexicains connaissaient par ailleurs depuis de nombreuses années», observe Mme Élaine Boileau, biologiste à l'Insectarium de Montréal.

La mort du chercheur n'a pas mis un terme à l'intérêt porté au papillon. Le département d'entomologie de l'Université du Kansas, aux États-Unis, a développé à son tour un programme de recherche, baptisé du nom de Monarch Watch.

Le projet comporte deux volets: l'étiquetage et l'observation. L'étiquette, posée à l'aide de colle sur l'une des ailes du spécimen, indique son numéro et une adresse de retour au Kansas. Les renseignements concernant le lieu de l'étiquetage, les conditions météorologiques lors de la libération ainsi que le sexe du papillon -les mâles se distinguent par la présence de taches noires sur les ailes postérieures- sont également consignés.

L'Insectarium de Montréal, qui a d'ailleurs fait du monarque son symbole, n'est qu'une des multiples institutions qui procèdent à ces séances d'étiquetage à travers l'Amérique du Nord. Sa contribution est toutefois particulièrement importante, car le Québec représente la limite nordique de l'aire de répartition de l'espèce.

L'observation des monarques se fait le long des couloirs migratoires par un réseau de personnes volontaires. Après avoir capturé temporairement le papillon, les participants notent la direction du vol, le lieu, l'heure et les conditions météorologiques.

L'objectif premier du projet est de comprendre les mécanismes exacts qui permettent au monarque de réaliser son étonnant voyage. Du même coup, les connaissances acquises devraient permettre de mieux protéger le royal papillon et ses aires de prédilection.

PAPILLON MONARQUE: Danaus Plexippus 11944770


CONSERVATION

Selon les estimations du nombre de papillons qui passent l’hiver au Mexique et en Californie, la population du monarque de l’Est compte actuellement des dizaines de millions de papillons, tandis que la plus petite population de l’Ouest n’en compte que quelques millions. Des données historiques indiquent que la taille des deux populations subit des fluctuations régulières, et parfois dramatiques, en conséquence de la mortalité au cours de tempêtes hivernales, de conditions défavorables pour la reproduction, de la prédation, de parasites, de maladies et d’autres pressions combinées. Dans le passé, les deux populations ont connu des pertes allant jusqu’à 90 p. 100 de leurs effectifs, mais se sont rétablies parce que les 10 p. 100 qui ont survécu ont connu d’excellentes conditions dans l’aire de reproduction.

Bien qu’une fluctuation de la taille de la population semble être normale pour les monarques, la population de l’Est subit actuellement une mortalité accrue constante. Cela peut être en voie de réduire la taille de la population à un niveau tel que l’espèce ne pourra pas s’en rétablir. Les désastres naturels périodiques qui se produisent dans les sites d’hivernage au Mexique sont la raison principale du déclin de la population de monarques. Certains sites peuvent subir des pertes allant de 30 à 90 p. 100 pendant les tempêtes hivernales. Les modifications anthropiques de l’habitat, en particulier l’ouverture des forêts par l’exploitation forestière, ont réduit l’effet protecteur du couvert de la forêt. Ces modifications ont augmenté les effets négatifs des tempêtes hivernales et ont rendu le monarque hivernant plus vulnérable à la prédation par les oiseaux et les mammifères.

Dans le passé, ces désastres ont été contrebalancés par l’augmentation des habitats de reproduction dans l’Est de l’Amérique du Nord. Cependant, l’utilisation générale et accrue des herbicides dans l’ensemble de l’Amérique du Nord pourrait aussi donner lieu à une diminution des migrations à l’automne au cours des prochaines années en raison de la destruction des plantes hôtes pour les larves et des sources de nectar pour les adultes dans l’aire de reproduction. Sans la protection efficace des sites d’hivernage au Mexique, des habitats de reproduction ainsi que des sources de nectar le long des routes de migration du Canada et des États-Unis, la population de l’Est du monarque pourrait disparaître de l’Amérique du Nord tôt au début du présent siècle. Une espèce « disparue du pays » signifie que l’espèce n’existe plus à l’état sauvage dans un endroit particulier, mais elle peut se trouver ailleurs.

D’autres causes du déclin de la population de l’Est comprennent la prédation des sites d’hivernage par le Cardinal à tête noire et l’Oriole d’Abeillé, car ces deux espèces ne sont pas touchées par les propriétés vénéneuses du monarque et se nourrissent grandement des papillons au repos. La population de l’Ouest est menacée par les mises en valeur immobilières le long de la côte de la Californie, par les programmes actifs pour l’élimination des arbres eucalyptus introduits et par une maladie découverte récemment.

Divers scientifiques ont reconnu la migration annuelle du monarque en Amérique du Nord comme un phénomène en péril. En 1983, l’Union mondiale pour la nature a désigné les spectaculaires aires hivernales de repos du Mexique et de la Californie comme phénomène menacé d’extinction. Il s’agissait de la première désignation de ce genre dans l’histoire de la conservation internationale. Le nouveau statut a été créé pour reconnaître le fait que les millions de monarques qui migrent et qui hivernent en Amérique du Nord chaque année sont en péril, tout en avouant que l’ensemble de l’espèce n’est pas menacée de disparaître. La désignation « disparue » signifie que l’espèce n’existe plus.

En octobre 1995, la pointe Pelée, Long Point et Prince Edward Point dans le Sud de l’Ontario ont été désignées comme réserves pour le papillon monarque dans le cadre d’un accord international avec le Mexique. Peu de protection existe actuellement ailleurs au Canada pour les monarques et leurs habitats. À l’heure actuelle, l’habitat est abondant pour les monarques dans le Sud de l’Ontario et du Québec, mais il pourrait être facilement perdu si les fermes abandonnées étaient mises en production active, converties en ensembles domiciliaires ou devenaient surpeuplées d’arbres et d’arbustes. Les programmes qui visent à éliminer l’asclépiade peuvent aussi éliminer l’habitat.



source:
itineraire nature- le monarque
Faune et Flore du pays
univers-nature
wikipedia


rédaction: mystfiz
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